La prééclampsie
La prééclampsie est une complication de la grossesse qui associe hypertension artérielle (supérieur à 14/9), albuminurie (présence d’albumine dans les urines) et oedemes. Hypothétiquement, ce trouble serait lié à une insuffisance placentaire mais les causes exactes sont ignorées du corps médical. La prééclampsie touche environ 5% des grossesses.
La prééclampsie lors d’une grossesse antérieure et l’hypertension artérielle préexistante sont des facteurs de risque. D’autres facteurs de risques maternels existent : la primiparité, un âge maternel supérieur à 40 ans, une obésité, un diabète préexistant. Le risque est aussi augmenté en cas de grossesse gémellaire (et plus).
Les femmes présentant une prééclampsie doivent être étroitement surveillées car la prééclampsie peut être suivie d’un décollement du placenta ou de l’eclampsie.
L’éclampsie
L’éclampsie (appelée aussi toxémie gravidique) est une complication aigüe de la prééclampsie mais il arrive que l’eclampsie arrive sans que l’on puisse déceler de symptômes pré-éclamptiques. Outre les symptomes pré-éclamptiques (oedeme, hypertension artérielle). L’éclampsie s’annonce par des maux de tête importants, des bourdonnements d’oreille, une sensation de mouches volantes devant les yeux et une douleur à l’estomac.
L’éclampsie est caractérisée par des convulsions à répétition associées à un coma. Les convulsions peuvent apparaître avant, pendant et après l’accouchement, bien que l’on ait signalé des cas d’éclampsie au bout d’à peine 20 semaines de grossesse.
L’eclampsie se compose de 4 étapes :
La phase prodromique : cette étape passe habituellement inaperçue à moins d’une surveillance constante. La patiente roule des yeux tandis que ses muscles faciaux et ses mains se contractent légèrement.
La phase tonique : les contractions musculaires se transforment en serrements. Ses bras et ses jambes deviennent rigides. Les muscles respiratoires se contractent également, faisant temporairement cesser la respiration. Cette étape se poursuit pendant environ 30 secondes.
La phase clonique : la contraction musculaire généralisée s’arrête mais les muscles se lancent alors dans de violents spasmes. De la salive écumeuse et possiblement teintée de sang apparaît sur les lèvres de la patiente et peut parfois être inhalée. Les convulsions cessent après environ deux minutes, menant à un coma, mais quelques cas peuvent provoquer un arrêt cardiaque.
La quatrième étape est le coma.
Lorsque l’éclampsie se déclare, on doit procéder à une césarienne en urgence. Sandrine témoigne: « J’ai moi même eu la toxémie gravidique, on a du me faire accoucher en urgence au bout de 28 semaines de grossesse. La maladie en soit ne m’ a pas perturbée, ce qui a été très difficile c’est de me retrouver séparée de ma fille car elle a été emmenée en service de néo-natalité, elle ne pesait que 960 g. Là j’ai eu la peur de ma vie, les médecins ne pouvaient pas se prononcer sur l’état de santé de ma fille. Aujourd’hui, heureusement, elle est en parfaite santé. »
Malheureusement, l’éclampsie peut être fatale tant pour la mère que pour le fœtus, avec des taux de décès de l’ordre d’une femme enceinte sur 50 et d’un bébé sur 14. Laure fut confrontée à cet événement tragique: « Je suis une maman d’ange. Ma puce Lorena n’a pas survécu. Elle est partie dans mon ventre. Je suis restée dans le coma 3 jours. Je n’ai aucun souvenir de tout ça sauf qu’au réveil je n’avais plus de bébé… »
Un traitement est donné aux femmes présentant une prééclampsie pour stabiliser la tension et prévenir les convulsions.