Un collectif de professionnel dénonce les abus du diagnostic prénatal et des excès de détection aboutissant, en cas de risque, presque systématiquement à une IVG.
Le Comité pour sauver la recherche prénatale, composé de gynécologues, d’échographistes, de sages-femmes et d’infirmiers, dénonce les dérives liées au dépistage de la trisomie 21. Systématiquement proposé depuis 1997, au premier trimestre de grossesse depuis 2009, le test pourrait aboutir à une pratique eugénique, c’est-à-dire une forme de sélection par les gènes, ce qui est strictement interdit par la loi.
Dans 96% des cas, la détection d’une trisomie aboutit à un avortement. D’après le Comité, la découverte de mauvais résultat entraîne la mère dans un engrenage qui la pousse, par manque de temps de reflexion, à une amiosynthèse ou à une IVG. Le Comité réclame un débat sur le sujet lors de la révision des lois bioéthiques, le 8 février prochain.
Diagnostic prénatal: 90 % des cas détectés
La trisomie 21 représente une grossesse sur 700. 85% des grossesses ne vont pas à terme, soit en raison d’une fausse couche soit en raison de mort du fœtus in utero. En croisant les tests, 90% des cas peuvent être détectés. Il existe toutefois 5% d’erreurs, des enfants sans anomalies étant considérés comme tels.
Le risque de trisomie est mesuré au premier trimestre en recoupant les résultats de plusieurs mesures.
Le tritest, réalisé entre 14 et 17 semaines, est un dosage de trois hormones d’origine placentaire. Il permet de détecter 70 % des cas. Le test de la clarté mucale est une technique échograpique. Réalisé entre 11 et 14 semaines, il permet de détecter 80% des cas.
L’amniocentèse est proposée aux patientes encourant un risque supérieur à 1/250 : il s’agit le plus souvent de patients souffrant eux-mêmes d’anomalies génétiques ou ayant des antécédents familiaux. L’âge de la mère est un facteur déterminant : il est d’1/1379 à 25 ans, et d’1/128 à 40.